jeudi 30 juin 2016

Couchage de l'Or : To and Fro


L'une de mes techniques préférées est le couchage des fils métallisés selon la technique "1 fil en aller-retour" ou orandagaeshi オランダ返し.

Il faut d'abord soigneusement préparer le bourrage de dessous sous la forme de fils de coton torsadés et eux-mêmes couchés à intervalles réguliers, ici dans le sens perpendiculaire à la trame.
Puis avec un seul fil d'or, on tend ce fil en l'attachant à chaque extrémité, puis tous les deux traits de bourrage pour obtenir un effet "damier". Le résultat est magique !!!

On en voit ici un autre exemple sur l'une des phases 4 du JEC intitulée "Karahana", qui explore le travail des fils métallisés :


mardi 28 juin 2016

Pour débuter : Les Phases 1

La formation dispensée par le JEC ou Japanese Embroidery Center, basé à Atlanta aux USA, se déroule en dix phases.
Globalement, les 3 premières phases permettent d'avoir un aperçu de toutes les techniques, puis les phases 4 à 9 se concentrent sur la pratique d'une technique en particulier.
Enfin, la phase 10 regroupe et révise toutes les techniques précédemment étudiées et est le sésame indispensable à l'enseignement de la broderie japonaise.

Il existe actuellement 4 phases 1 disponibles.

Le "Hanazume - Flower circle" n°101 :

 Le "Hana-kago : American Basket" n°102 :

Le "Bouquet from the heart of Japan" n°105 :

Le "Mile High : Shochikubai" n°107 :

Quel que soit l'ouvrage choisi, il permet de valider la phase 1 et d'accéder à la phase 2.
Les techniques de base étudiées dans chaque ouvrage sont sensiblement les mêmes, bien que le"Bouquet" notamment permette d'en voir un plus grand nombre que pour les 3 autres.

A noter qu'il existe également 2 "pré-phases", au design allégé avec certaines parties du dessin déjà teintées, et donc qu'il n'est pas nécessaire de broder :




mercredi 22 juin 2016

Les outils de base


Pour ce deuxième article, je vous propose de faire un petit tour des outils de base nécessaires à la pratique de la broderie japonaise traditionnelle.
Voici le métier posé sur des tréteaux, avec tous les outils à portée de main.

Sur le métier traditionnel, on coud l'ouvrage à broder afin de parfaitement le tendre dans tous les sens du tissu de soie. La broderie japonaise nécessite un tissu particulièrement tendu, bien plus que pour les petits tambours à broder, à cause de la tension et du poids exercés par les différentes techniques utilisées.


Le poinçon, piqué en haut à droite de l'ouvrage, permet de torsader les fils de soie à partir d'un point fixe.


 On peut regrouper tous les outils nécessaires en les posant sur le papier de soie qui protège les parties non travaillées de la broderie.


La petite poubelle en papier, très légère, peut être posée sur l'ouvrage, et est ainsi à portée immédiate.
On peut se faire plaisir en pliant de superbes petites boîtes en origami pour l'occasion (*^_^*).

 
Les aiguilles sont piquées dans un carré de feutrine de laine, pour ne pas les oxyder. De la feutrine synthétique est trop abrasive pour ces aiguilles finement ouvragées.
Les aiguilles principales, ici la plus grosse traditionnellement utilisée, la n°10, sont fabriquées à la main par un artisan japonais. Hélas, comme tous les vieux métiers trop spécifiques de la tradition japonaise, il devient de plus en plus difficile de trouver des artisans pour les fabriquer et le JEC commence à proposer des aiguilles hybrides, dont seule la finition est faite à la main.
La minuscule aiguille à droite est dite "machine", car faite à la machine. Elle va servir à manier tous les fils très fins qui permettent de coucher notamment les fils métallisés sur l'ouvrage.
A côté est positionnée une pièce de 2 centimes d'euros pour bien se rendre compte de la finesse de ces aiguilles !


Voici les ciseaux utilisés. Celui de gauche est la paire de ciseaux traditionnels japonais, pratiques pour couper au ras du fil et de la broderie. Celui de droite est une paire de ciseaux incurvée pour couper les ongles. Il est préférable d'utiliser celui-ci pour couper les fils métallisés afin de ne pas abîmer le tranchant des ciseaux japonais.


Enfin, l'outil indipensable à la pratique de la broderie traditionnelle japonaise, le tekobari. C'est une sorte de poinçon effilé qui se profile en son premier tiers sur 4 côtés. Il est nécessaire pour lisser le fil de soie plat, mais aussi pour guider et maintenir le fil brodé dans la plupart des techniques.

samedi 4 juin 2016

Naissance de l'association Au Coeur de Soie

Au coeur de soie vient de naître au printemps !

Cette association se propose de diffuser et d'enseigner la broderie japonaise traditionnelle issue de l'école japonaise Kurenai Kai.

Présidente de l'association, j'ai commencé la broderie japonaise en 2013 sous l'égide de Jacqueline Poirier, professeur à l'association Broder la soie.
Fascinée par la beauté et la minutie exigées par cette forme de broderie, je suis vite tombée à corps perdu dans cet art millénaire. J'ai actuellement terminé la phase 9 pré-requise pour pouvoir accéder à la phase 10 finale, qui permet de pouvoir enseigner par la suite.


L'école Kurenai-Kai fut fondée par le Maître Iwao Saito et sa femme Kazuko à Togane, préfecture de Chiba, près de Tokyo. C'est à partir de ce moment que la broderie japonaise, auparavant pratiquée de façon exclusive par des artisans spécialisés, et retransmise uniquement de manière orale, put véritablement se développer dans le Japon, puis dans le monde.
Iwao Saito a ainsi écrit plusieurs livres pour décrire les différentes techniques et les rassembler sous un même enseignement.


Le Japanese Embroidery Center, JEC, aux Etats-Unis, actuellement présidé par Shuji Tamura, gendre d'Iwao Saito, a permis au reste du monde, via un cursus spécifiquement conçu et traduit en langue anglaise, de connaître et de pratiquer à son tour la broderie japonaise traditionnelle.


En France, Mireille Amar a été la première pionnière à introduire le Nuidô, la voie de la broderie japonaise.
Il existe actuellement moins d'une dizaine de professeurs en France.
Le but de l'association Au Coeur de Soie est de faire connaître cet art à la fois magique et spirituel au plus grand nombre de personnes, pour diffuser le Nuidô, la Voie de la Broderie, et nous amener à connaître la lumière et l'enrichissement qu'elle apporte.